samedi 29 octobre 2016

À l'estomac, de Chuck Palahniuk




   Avec À l’estomac (Hunted en anglais), Chuck Palahniuk pousse encore plus loin les limites du politiquement correct et du supportable.
   Il se penche ici sur les affres de la création littéraire, à travers les péripéties cauchemardesques de vingt-trois écrivains affublés de surnoms burlesques (comme Saint Descente de Boyaux, Révérend Impie ou encore Duc des Vandales), conviés à venir écrire dans une retraite "paisible" (un vieux théâtre désaffecté) qui leur réservera en réalité les pires surprises, allant jusqu'à les conduire à la folie et à l'automutilation.
L’histoire d'une bande d'écrivains partis en retraite pour écrire leur chef-d'œuvre, et qui se retrouvent enfermés dans un théâtre souterrain, sans espoir de sortie. Devenus prisonniers volontaires de cet enfermement, ils livrent chacun leur tour le traumatisme initial marquant leur entrée dans la fiction. Guidés par une quête obsessionnelle de célébrité, les participants vont, tour à tour, dévoiler la part la plus sombre de leur humanité.

   À l’estomac se présente sous une forme originale : un roman entrecoupé de nouvelles et poèmes; comme un patchwork de plus d’une vingtaine d'histoires courtes.
Version extrême et trash du concept d’ateliers d’écriture, ce roman est un huis-clos prenant et rythmé, ponctué de nouvelles choquantes de chacun des participants, et servant à illustrer leurs comportements asociaux et leurs surnoms énigmatiques.
   Pour l'anecdote (très "sensationnelle"), les lectures publiques d'une des nouvelles (Guts) auraient même causé l’évanouissement de plus d’une soixantaine de personnes, au rythme de deux ou trois par lecture selon le journal anglais "The Telegraph".

Chuck Palahniuk apparaît encore après Fight Club et Survivor comme l’un des auteurs majeurs de notre époque dans sa capacité à exposer les travers d’une société aliénée.
   À l'estomac prouve donc encore une fois son talent pour les œuvres lumineuses et résolument inclassables.



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