Approchez, venez pénétrer dans l’univers singulier de Joe Hill.
Un enfant autiste construit d’énormes châteaux à l’aide de cartons, mais il est persuadé que, s’il ne les termine pas, l’on pourrait se perdre et ne jamais revenir de ces constructions inachevées.
Un père autoritaire enseigne à ses fils l’art de reconnaître et de tuer les vampires…sauf que, bien sûr, ceux-ci n’existent pas.
Des enfants kidnappés se rendent compte que le téléphone, pourtant hors-service, de la cave dans laquelle ils sont enfermés, leur permet de communiquer avec les morts.
Joe Hill n’a pas son pareil quand il s’agit de créer des histoires originales, qu’elles soient glauques, intrigantes, plus légères ou totalement dérangeantes.
Il signe avec Fantômes (20th Century Ghosts dans sa version originale), un recueil glaçant de 15 nouvelles qui puisent dans divers registres.
Dans La Cape, sublime récit sur la rivalité entre deux frères, dont l’un va se servir d’une cape magique qui lui permet de voler pour assouvir sa terrible vengeance, il nous montre le côté sombre du mythe du super-héros (à noter l’adaptation en comics, chroniquée dans ce blog, de cette nouvelle par Joe Hill lui-même et Ciaramella à l’illustration).
Il nous offre une superbe histoire d’amour sur fond de zombies avec Bobby Conroy revient d’entre les morts, et nous attendrit avec La Belle au ciné hantant, où un fantôme hante le cinéma dans lequel elle a perdu la vie.
Avec Pop-Art, il s’essaie au burlesque et à l’étrangeté, et nous prouve qu’il n’est pas facile de se faire des amis quand on est un garçon en plastique gonflable.
Joe Hill, quand il n’est pas au sommet de son originalité et de son ingéniosité, continue de nous surprendre avec ses références et ses hommages, comme dans la nouvelle Stridulation, où un gosse se réveille un matin dans le corps d’un insecte géant, hommage direct à La métamorphose de Kafka. Ou la nouvelle Fils d’Abraham, qui, en plus d'être référentielle à Dracula de Stocker, nous fait fortement penser à Emprise de Bill Baxton, où des vampires remplaceraient les démons du film.
L’écriture de Joe Hill est extrêmement efficace, et pour cause, il n’est autre que le fils de Stephen King (on reconnaît la patte du maître).
Un excellent recueil à découvrir donc, pour s’essayer au style de Joe Hill, avant de s’attaquer à ses romans comme Cornes ou Le Costume du Mort (chroniqués tous deux aussi, car oui, vous l'aurez compris et remarqué au fil de ce blog, j'aime Joe Hill, d'un amour sincère et inconditionnel).
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