Saviez-vous que Lucifer, en plus
de la sodomie, de la fumette et de l’argent bien entendu, a aussi inventé le
rock’n’roll ? Si, si, et c’est lui-même qui nous le dit dans son
autobiographie : la confession intime du Diable en personne !
Car, depuis sa déchéance du
Paradis, Lucifer mène, tant bien que mal, sa petite vie de diable à sa manière.
Et, au vu des résultats, il n’est pas
spécialement mauvais dans cet exercice. Mais ce quotidien va changer du
tout au tout quand l’Archange Gabriel lui propose un deal des plus tentants, proposé
par Dieu en personne (que notre diable surnomme affectueusement « papy »).
Lucifer devra passer un mois dans la peau d’un homme fraîchement suicidé et
causer le moins de mal possible pour regagner sa place au Paradis.
Un mois, c’est plutôt court quand
on a passé l’éternité entière à mentir, tricher, tenter et gagner les doux
surnoms de Seigneur des Mouches, Prince des Ténèbres, Père du Mensonge,
Blasphémateur ou encore, Meilleur Coup de l’Univers (ça, c’est lui qui le dit).
Alors le deal est passé.
Mais, petit souci de démarrage,
il se retrouve en fait « coincé » dans le corps d’un écrivain
complétement raté nommé Declan Gunn (anagramme de l’auteur du livre Glen
Duncan), et affublé d’un petit sexe (ce qui n’arrange pas notre Diable).
Alors qu’il s’ennuie fermement,
Lucifer décide de faire hommage au corps qu’il vient de récupérer en écrivant.
Il narre alors sa vision du monde, nous racontant sa version des faits de
certains évènements que la Bible ou autres écritures saintes et bonnes
Institutions tentent de nous faire avaler. La face cachée de la religion
chrétienne en somme. Le tout sans aucun tabou, ce qui rend l’exercice bien plus
intéressant !
Avec Moi, Lucifer, Glen Duncan, à qui l’ont doit déjà l’excellente
trilogie du Dernier Loup-Garou, nous
offre un roman coup de poing, à la fois provocateur et sarcastique, outrancier
et ironique, avec un humour noir et un regard sur la religion comparable au Dogma de Kevin Smith, où il ébranle une
à une les bases même de la chrétienté.
Il se moque ainsi du jardin d’Eden
et d’Adam, qu’il juge « une variation mal inspirée sur le thème d’Eve »
et qui sans elle et sa curiosité «serait toujours assis au bord d’une mare en
train de se curer le nez », ou encore du « laxisme des croyants »
envers les Commandements. Et comprend, au fil de son testament, que c’est l’Homme
qui est lui-même le pire des maux de l’Humanité.
L’écriture de Duncan est minimaliste,
proche d’un style à la Palahniuk, qui permet de suivre sans problème toutes les
digressions de notre Ange Déchu. Car on pourrait croire que le journal intime du
diable, au bout de quelques pages, pourrait commencer à lasser le lecteur, mais
Lucifer est bavard et tout est sujet à une anecdote personnelle supplémentaire,
pour notre plus grand plaisir. Et ne cherchez pas de morale au final, il n’y en
a pas. Lucifer est tout simplement diabolique.
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