Bienvenue à Wayward Pines.
Bourgade idyllique de l’Idaho,
Wayward Pines a tout l’air d’une ville paisible où il fait bon vivre. Même si
sa clôture électrifiée qui en fait le tour et en bloque l’accès, ainsi que les
caméras et la surveillance téléphonique omniprésente, peuvent laisser prétendre
le contraire.
C’est ici que son enquête a conduit Ethan Burke, agent des
services secrets. Après un accident de voiture, il se réveille partiellement
amnésique dans un hôpital presque vide de la ville.
Et c’est ici que ça se complique. En dehors du fait qu’il n’y
ait étrangement aucun moyen de quitter la ville, c’est toute la population de
Wayward Pines qui ment à Ethan Burke. Tous semblent cacher de lourds secrets.
Plus troublant encore, chacun semble avoir été « amené » ici contre
son gré, systématiquement à la suite d'un accident de voiture. Mais ça,
personne ne doit en parler. On ne parle pas du passé d’ailleurs, c’est
interdit. On se contente simplement de vivre joyeusement sa vie, et de surtout
répondre au téléphone quand il sonne.
Wayward Pines, nichée dans son paysage de carte postale,
cache un mystère...
Blake Crouch démarre son roman (qui est une trilogie) comme un polar rondement bien ficelé, avec tous les codes du genre (un agent
des services secrets à la vie personnelle agitée, une enquête sur des
partenaires disparus, une atmosphère lourde de complots…)
Mais, peu à peu, les mystères s’éclaircissent, les pièces du
puzzle s’assemblent, et la tournure que prend l’histoire nous fait basculer efficacement
dans un récit de science-fiction.
Et c’est là que Wayward Pines se démarque
réellement de toute la production littéraire du genre.
L’autre coup de maître de cette
trilogie, c’est son twist, qui apparaît relativement rapidement (à la fin du
premier tome). Contrairement à de nombreux autres auteurs qui auraient choisi (la
facilité ?) de laisser le dénouement final éclater pour créer un effet de
surprise, Blake Crouch distille savoureusement ses révélations dès le premier
tome, et se permet, avec talent, de continuer les deux suivants en plaçant ses
personnages dans une situation complexe et intéressante de « Je connais la
vérité. Maintenant, comment vais-je l’appréhender et vivre avec ? »
C’est une approche ingénieuse (mise en évidence par
Hitchcock et son exemple de la bombe, expliquant ainsi la différence entre
suspense et surprise) et Crouch l’a bien compris.
Le rythme s’enchaîne efficacement
et la tension monte crescendo jusqu'au final explosif et surprenant.
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