Après une fusillade
abominable sur un campus canadien, un étudiant, David, cherche à comprendre
pourquoi son ami a commis ce carnage. Enquêtant, il découvre la fascination étrange
de celui-ci pour H.P. Lovecraft, l’écrivain du célèbre Necronomicon. David remonte alors peu à peu les pistes, de jeux de
rôle autour de l’univers de Lovecraft, en passant par Poe, Shelley, Borges, jusqu’aux
livres maudits de l’auteur, il est pris à son tour dans l’univers du romancier,
et bascule lui aussi…
Le Necronomicon, un ouvrage maudit, dont il ne subsisterait que
quelques rares copies. Un ouvrage censé ouvrir le portail qui nous sépare des
Grands Anciens, ces dieux ancestraux qui auraient régner sur la Terre bien
avant nous, et qui attendraient leur retour, dans un long sommeil.
Ceux qui ont approché ou
lu ce livre n’en sont pas ressortis indemnes. Comme va l’apprendre David à ses dépens.
Après nous avoir habitué
aux polars historiques (Le piège de
Dante, L’église de Satan, le roman des Cathares), le touche-à-tout qu’est
Arnaud Delalande (écrivain, scénariste de bandes dessinées, professeur de scénarios
cinématographiques) nous livre ici un hommage au maître de l’épouvante et du fantastique.
Aujourd’hui
considéré comme l’un des plus grands écrivains fantastique américains de ce
siècle, H.P.Lovecraft a été reconnu seulement après sa mort. Homme complexé,
dont on décrit une existence ferme et raciste, il invente un panthéon de Dieux
et monstres des plus effroyables appelés les Grands Anciens : Cthulhu, le rêveur endormi dans la
cité sous-marine de R’lyeh, Azathot, le dieu aveugle, Nyarlathotep et tant
d’autres, et nous fait assister à la renaissance de rituels hideux, fondateurs
d’un culte blasphématoire que l’on pensait disparu depuis longtemps
Et on ressent de suite
dans Le piège de Lovecraft l’amour que
porte Arnaud Delalande à l’écrivain. L’hommage est vibrant, fidèle avec son
style d’écriture totalement lovecraftienne (utilisation du passé) et à la fois
moderne (immersion dans le monde des jeux de rôle).
Mais Arnaud Delalande n’est
pas qu’un fan qui veut reprendre son modèle. Il est aussi un conteur efficace,
à la plume habile, qui nous honore d’un thriller efficace, bien construit et
résolument intelligent.
On appréciera les apparitions
de personnages comme Stephen King ou Houellebecq.
Ce roman, c’est un peu La Neuvième Porte de Polanski qui
rencontrerait l’imaginaire démentiel de Lovecraft. Une plongée vertigineuse
dans la folie !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire