lundi 2 mai 2016

Le piège Lovecraft de Arnaud Delalande



   Après une fusillade abominable sur un campus canadien, un étudiant, David, cherche à comprendre pourquoi son ami a commis ce carnage. Enquêtant, il découvre la fascination étrange de celui-ci pour H.P. Lovecraft, l’écrivain du célèbre Necronomicon. David remonte alors peu à peu les pistes, de jeux de rôle autour de l’univers de Lovecraft, en passant par Poe, Shelley, Borges, jusqu’aux livres maudits de l’auteur, il est pris à son tour dans l’univers du romancier, et bascule lui aussi…
   Le Necronomicon, un ouvrage maudit, dont il ne subsisterait que quelques rares copies. Un ouvrage censé ouvrir le portail qui nous sépare des Grands Anciens, ces dieux ancestraux qui auraient régner sur la Terre bien avant nous, et qui attendraient leur retour, dans un long sommeil.
Ceux qui ont approché ou lu ce livre n’en sont pas ressortis indemnes. Comme va l’apprendre David à ses dépens.

   Après nous avoir habitué aux polars historiques (Le piège de Dante, L’église de Satan, le roman des Cathares), le touche-à-tout qu’est Arnaud Delalande (écrivain, scénariste de bandes dessinées, professeur de scénarios cinématographiques) nous livre ici un hommage au maître de l’épouvante et du fantastique.
   Aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands écrivains fantastique américains de ce siècle, H.P.Lovecraft a été reconnu seulement après sa mort. Homme complexé, dont on décrit une existence ferme et raciste, il invente un panthéon de Dieux et monstres des plus effroyables appelés les Grands Anciens : Cthulhu, le rêveur endormi dans la cité sous-marine de R’lyeh, Azathot, le dieu aveugle, Nyarlathotep et tant d’autres, et nous fait assister à la renaissance de rituels hideux, fondateurs d’un culte blasphématoire que l’on pensait disparu depuis longtemps
   Et on ressent de suite dans Le piège de Lovecraft l’amour que porte Arnaud Delalande à l’écrivain. L’hommage est vibrant, fidèle avec son style d’écriture totalement lovecraftienne (utilisation du passé) et à la fois moderne (immersion dans le monde des jeux de rôle).
   Mais Arnaud Delalande n’est pas qu’un fan qui veut reprendre son modèle. Il est aussi un conteur efficace, à la plume habile, qui nous honore d’un thriller efficace, bien construit et résolument intelligent.
On appréciera les apparitions de personnages comme Stephen King ou Houellebecq.

   Ce roman, c’est un peu La Neuvième Porte de Polanski qui rencontrerait l’imaginaire démentiel de Lovecraft. Une plongée vertigineuse dans la folie !


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