Qui n’a jamais rêvé de s’élancer dans les airs ? De détenir d’extraordinaires pouvoirs ?
Au départ, c’est l’histoire de deux gosses. Deux frères qui aiment jouer aux super-héros. Comme toujours, il y a un gentil et un méchant. Et quand Eric, l’un des frères, monte à un arbre, la branche casse. Mais, pendant quelques secondes, sa cape semble le maintenant dans les airs.
Plus tard, c’est l’histoire de ces mêmes gosses, qui ont grandi, et d’une rivalité. Contrairement à son frère Nick, qui réussit sa vie, Eric vit dans la cave de sa mère, où il prend du poids devant des jeux vidéos, se remémorant son enfance insouciante où un simple morceau de tissu faisait de lui un super-héros.
Enfin, il retrouve cette vieille cape et découvre le pouvoir de voler. Ses rêves les plus fous deviennent alors possible. Mais aussi son désir de vengeance, accusant les autres de tous ses maux. Notamment sa mère et son frère, qui ont osé, pendant toutes ces années, cacher sa cape…
Le ton est donné dès la préface, avec cette citation d’Ernest Hemingway qui résume entièrement cette histoire :
« C’est toujours dans l’innocence qui le mal véritable prend sa source. »
La cape est alors le reflet de la chute du protagoniste principal, qui ne peut gérer un tel pouvoir.
Car comme toujours dans les histoires de super-héros (ou simplement de héros), un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.
The Cape n’est au final pas du tout un récit de super-héros. Les auteurs y pulvérisent le mythe avec une histoire solide, dense et très sombre.
Jason Ciaramella (remarqué sur Teenage Mutant Ninja Turtles), scénariste de cette œuvre adaptée d’une nouvelle de Joe Hill (fils de Stephen King, on reconnait la patte de papa, qui a aussi officié sur le chef-d’œuvre qu’est Locke and Key) distille la violence du récit en y saupoudrant des flashbacks toujours bien pensés et bien placés.
Quant à l’encrage épais des dessins de Zack Howard, il donne à l’ambiance cet aspect sombre et poétique d’une descente en Enfer.
Joe Hill et Ciaramella maîtrisent leur histoire d’un bout à l’autre sans en perdre un seul instant le contrôle. Les personnages, les situations, tout s’enchaîne à la perfection, offrant une lecture fluide pour un récit profondément original.
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