jeudi 26 décembre 2013

Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires de Brandon Sanderson



Alcatraz Smedry casse à peu près tout ce qu’il touche. C’est pour cela que Miss Fletcher, son assistante sociale le change régulièrement de famille d’accueil. Car Alcatraz est aussi orphelin. Du moins, le croit-il, jusqu’à ce qu’il reçoive un étrange colis de son prétendu grand-père, qu’il croyait décédé. Un colis qui contient tout son héritage en la forme d’un simple sac de sable. Commence alors pour Alcatraz et son grand-père un peu frappadingue, une étrange aventure qui les mène dans un monde dont peu connaissent l’existence. Un monde appelé Royaumes Libres, et régit par d’infâmes bibliothécaires…
On retrouve avec plaisir, dans la saga Alcatraz (composée de 4 tomes), le talent narratif de Brandon Sanderson, qui nous avait laissé avec l’excellente série Fils-des-Brumes. Même si Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires s’adresse clairement à un public plus jeune que Fils-des-Brumes.
Chaque début de chapitre, Alcatraz, antihéros maladroit auquel il est facile de s’identifier, s’adresse directement à nous, nous apostrophe et nous implique dans son aventure (prétextes parfois aux plus délirantes digressions comme son aversion pour le poisson pané), créant une complicité agréable pour un public qui se veut plus jeune que dans les autres écrits de Sanderson.
L’intrigue s’enchaîne en un rythme fou sans interruption au fil des pages, et, plus fort même, au fil des quatre romans. Tous les ingrédients requis au genre sont présents. Du suspense, des retournements de situations et coups de théâtre, une bonne dose d’humour et des personnages loufoques et attachants en font une œuvre forte de la littérature fantastique jeunesse.
On notera l’ingéniosité de casser l’image du bibliothécaire en le transformant en génie du Mal. En limitant l’accès à la culture au lieu de la transmettre par les livres, ces bibliothécaires malsains modifient les Royaumes Libres en une dictature quasi-Orwellienne.
Petit plus, si on est assez attentif, on peut y trouver une seconde lecture, très subtile, où Sanderson s’amuse à casser les stéréotypes du genre fantasy (Pullman ou même Gemmell y sont cités) avec beaucoup d’humour et d’originalité. Si toutefois, vous passiez à côté de ces références, cela ne dérange pas le moins du monde la lecture fluide et joviale que nous offre Alcatraz.

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